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Anton Reicha Henri Bertini
Selection  

Textes publiés avec l'aimable autorisation d'Alain Chotil-Fani,
concepteur et animateur du site Autour d'Antonín Dvorák
Titre... Antoine Reicha, le précurseur (1770-1836)
Anton Reicha

Antonín Rejcha (Antoine Reicha dans sa forme francisée) est sans doute le compositeur tchèque qui a le plus influencé l'école française. Alors, le compositeur tchèque le plus français ou le compositeur français le plus tchèque ? Peu importe !

Antoine Reicha est né à Prague le 25 février 1770. Peu satisfait de son éducation, il s'en va de chez lui à l'âge de 10 ans pour rejoindre son oncle, le compositeur Josef Rejcha (1746-1795) en poste dans l'orchestre des princes Öttingen à Wallenstein en Franconie. Josef Rejcha quitte Wallenstein pour Bonn, entre dans l'orchestre du prince électeur de Cologne et emmène son neveu avec lui (1785).

Tout en suivant des cours à l'université de philosophie et de mathématiques, le jeune Antonín joue de la flûte dans l'orchestre de la cour. Il se lie d'amitié avec Beethoven du même âge que lui. L'orchestre est dissous. Il lui faut partir à Hambourg où commence sa carrière de compositeur (1794-1799). Une première tentative pour s'établir à Paris se solde par une déception. Reicha rejoint Vienne (1802-1808). A l'âge de 32 ans, il approfondit ses connaissances avec Salieri (toujours en poste à la cour) et Albrechtsberger. Joseph Haydn, le musicien qu'Antonín Reicha admirera toute son existence, le reçoit et le conseille. Beethoven est installé à Vienne. Les deux hommes se revoient avec plaisir. De nombreuses compositions datent de ce fécond séjour viennois.

Mais Reicha est un homme résolument moderne, précurseur, indépendant d'esprit, sensible aux idées des lumières qui soufflent sur l'Europe depuis Paris. En 1808, il décide de revenir en France. Sa réputation d'excellent compositeur l'a précédé. Reicha s'impose grâce à sa culture, son ouverture d'esprit, son cosmopolitisme, sa capacité de travail, son savoir faire en théorie et en composition musicales. Son écriture s'est affranchie. Reicha ne va alors cesser de faire des recherches, d'innover, d'expérimenter, d'aller de l'avant, d'agiter les idées. "J'ai toujours été poussé par le désir de composer quelque chose d'extraordinaire... Je n'y parvenais jamais mieux que lorsque je procédais à des combinaisons et exploitais des idées auxquelles mes prédécesseurs n'avaient jamais pensé". Parfois, cette profusion d'inventions met certains mal à l'aise : "Monsieur Reicha a trop tendance à gaspiller ses idées, cette musique témoigne d'un manque de maîtrise de la forme" (Louis Spohr). Ces réflexions ne rappellent-elles pas curieusement le "trop de notes" de Joseph II à Mozart lors de la première de son Enlèvement au sérail à Vienne ?

Reicha excelle, peut-être à cause de ces origines tchèques, dans l'écriture pour les instruments à vent. Il entretient des relations d'amitié avec quelques-uns des meilleurs virtuoses français pour lesquels il écrit ses quintettes à vent et de la musique de chambre : le flûtiste Joseph Guillou, le hautboïste et cor anglais Gustave Vogt, Louis François Dauprat le corniste, le clarinettiste Jacques-Jules Bouffil ou encore le bassoniste Antoine Nicolas Henry, professeurs au Conservatoire. Le voilà nommé, en 1818, professeur de contrepoint et fugue dans ce prestigieux établissement dirigé par Luigi Cherubini. Juste reconnaissance pour ce musicien d'avant-garde. Son goût de la pédagogie concourre à l'épanouissement de toute une génération de compositeurs qui deviendront célèbres : Berlioz, Gounod, Adam, Franck, Flotow, Vieuxtemps, Onslow, Liszt... Peut-être cette intense activité pédagogique et sa réputation de professeur ont-elles éclipsé, en partie, son merveilleux savoir-faire de compositeur. En 1826, il cesse de composer pour se consacrer exclusivement à l'enseignement et à ses écrits théoriques. Il succède à Boieldieu à l'Académie Française en 1835 et meurt en 1836.

Nomenclature des œuvres pour hautbois ou cor anglais d'Antoine Reicha

# Scène pour cor anglais et grand orchestre en fa majeur, manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale de France (Ms 2515), daté du 22 janvier 1811

# Deux andante et un adagio pour cor anglais et ensemble à vent intitulés Trois andante composés pour les séances où MM Guillon, Vogt, Bouffil, Dauprat et Henry faisaient entendre des quintettes de l'auteur, manuscrits conservés à la BN de France (Ms 12022) datés de 1817 (andante n. 1) et 1819 (andante n. 2 et adagio n. 3) (édition moderne Musica Rara, 1971)

# Nonette en mi bémol majeur opus 96 pour 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse ad lib., hautbois (ou flûte), clarinette, cor et basson, Paris avant 1820 (Édition moderne Musica Rara, 1968)

# Quintette pour hautbois, 2 violons, alto, et violoncelle en fa majeur opus 107, composé pour son ami le hautboïste Gustave Vogt, Paris env. 1820 (Edition moderne Musica Rara)

# Air pour Soprano, hautbois et pianoforte, avant 1818, dans le traité Cours de composition musicale

# Chœur dialogué par les instruments à vent en mi bémol majeur, avant 1824

# Chœur à 4 voix, flûte, hautbois, clarinette, basson, cor, violoncelle et contrebasse (Copie manuscrite Fonds de musique tchèque, Prague)

Reicha a composé 36 quintettes à vent d'excellente facture que l'écrivain H. de Balzac, féru de musique, cite dans une de ses nouvelles Les employés : « Vous devriez venir chez nous entendre un concert mardi prochain, on joue un quintette de Reicha ». Les références des éditions de ces quintettes à vent sont à chercher dans l'excellent Das Bläserquintette de M. Hosek aux éditions Bernhard Brüchle, Grünwald 1979.

Enregistrements

Quintette en fa majeur opus 107 pour hautbois et quatuor à cordes :
# G. Schmalfuss, hautbois, Consortium Classicum, MDG 301 0501-2
# P. Verner, hautbois, Nove Vlachovo Quartetto, Bohemia Music 0016-2131

Eric Baude, novembre 2002

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Titre... Reicha évoque ses quintettes pour vents

C'est à Antoinette Virginie, la fille d'Antoine Reicha, que nous devons les manuscrits où le compositeur parle de ses 24 quintettes pour vents. On ne peut qu'être surpris du jugement de Reicha lorsqu'il avance que "les instruments à vent n'avaient pas de bonne musique classique, mais pas même de bonne musique. Les compositeurs célèbres n'ont rien écrit pour ces instruments soli parce qu'ils ne les connaissaient qu'imparfaitement" quand on pense, en autres, aux sérénades de Mozart ! Reicha, en bon promoteur de son œuvre, a-t-il voulu noircir la situation pour mieux vanter ses propres mérites ? La parole est au maître.

"Revenons maintenant à mes vingt-quatre quintettes pour les instruments à vent, qui sont tout à fait d'une création nouvelle. Pour comprendre la grande surprise qu'ils ont causée partout en Europe, la réputation qu'ils m'ont value et la sensation générale qu'ils produisirent, il faut savoir non seulement que les instruments à vent n'avaient pas de bonne musique classique, mais pas même de bonne musique. Les compositeurs célèbres n'ont rien écrit pour ces instruments soli parce qu'ils ne les connaissaient qu'imparfaitement. Ils ignoraient ce qu'ils étaient en état d'exécuter. Ils n'ont pas songé aux effets neufs piquants et variés qu'un heureux mélange de ces instruments peut produire. Les instruments à vent ont fait des progrès très sensibles dans l'exécution depuis environ vingt ans ; leurs instruments se sont perfectionnés surtout par l'addition des clefs à main, ils n'avaient pas de bonne musique pour se faire valoir ; tandis que les instruments à cordes étaient si riches en excellentes productions. J'ai trouvé les choses en cet état lorsqu'il me vint dans l'idée de réunir les cinq principaux instruments à vent (flûte, hautbois, clarinette, cor et basson) et de m'essayer en composant un premier quintette pour ces instruments. Cette première production de ce genre ne me réussit pas trop, aussi n'en ai-je point fait usage depuis.

C'est un genre de musique tout à fait nouveau qu'il a fallu créer pour ces instruments qui tiennent le milieu entre les voix et les instruments à cordes ; ce sont des combinaisons d'un genre tout particulier, qu'il a fallu faire pour frapper les auditeurs en faisant valoir ces instruments selon la nature de chacun d'eux, ce sont des connaissances amples et approfondies qu'il a fallu acquérir sur chacun de ces cinq instruments Ce n'est qu'après avoir bien réfléchi, bien médité sur tout cela et pris tous les renseignements possibles sur ces instruments que je fis mon second essai en composant deux nouveaux quintettes qui, cette fois, réussirent incomparablement mieux. Mais ils ne furent d'abord entendus que par quelques personnes. Quatre ou cinq ans après, j'en fis un troisième, et successivement les trois suivants. Ce sont ces six quintettes qui forment la première livraison.

Ce sont messieurs Guillon, Vogt, Bouffil, Dauprat et Henry* qui les exécutèrent si admirablement, qui m'encouragèrent sans cesse à compléter cette collection et ce sont eux qui les ont fait valoir avec tant d'éclat. On les a exécutés avec un succès extraordinaire, en public, dans les salons ; tout le monde voulut les entendre et tout Paris en parla. Encouragé de la sorte, j'en ai augmenté le nombre jusqu'à vingt-quatre. Ils sont publiés en quatre livraisons qui chacune contient six quintettes. Il paraît qu'ils produisirent la même sensation partout en Europe, témoin la quantité de lettres et de félicitations que l'on m'a adressées de toutes parts."

* Joseph Guillen, flûtiste français et professeur au Conservatoire de Paris. Élève de Reicha en théorie de composition. Jacques Jules Bouffil, clarinettiste, et Henry, bassoniste, sont professeurs au Conservatoire de Paris ou membres de l'orchestre du Théâtre.

Anton Reicha : "Mes quintettes pour vents"
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Titre... Berlioz parle de Reicha

Antonín Reicha eu Berlioz dans sa classe de contrepoint, au conservatoire de Paris.
Peu de temps après la mort du « plus Français des Tchèques » Hector Berlioz écrivit le passage suivant dans son feuilleton du Journal des Débats.

D'un tempérament naturellement froid et porté à l'observation plutôt qu'à l'action, Reicha avait bien vite reconnu que les difficultés, les chagrins, les déboires de toute espèce que le compositeur doit nécessairement rencontrer à chaque pas, en France surtout, avant d'arriver à l'exhibition de ses œuvres, étaient en trop grand nombre pour la persévérance dont il se sentait doué. Prenant philosophiquement son parti, il se détermina donc de bonne heure à profiter de l'occasion quand elle se présenterait mais à ne point perdre son temps ni sa peine à la faire naître, et surtout à ne jamais s'acharner péniblement à sa poursuite. Il écrivait tranquillement ce qu'il lui plaisait d'écrire, accumulant, œuvre sur œuvre, messes, oratorios, quatuors, quintetti, fugues de piano, symphonies, opéras, traités ; faisant entendre les uns quand il pouvait, graver les autres quand ses ressources le lui permettaient, se fiant à son étoile pour le salut du reste, et toujours tranquille dans sa marche, sourd à la voix de la critique, peu sensible à l'éloge ; il n'attachait extérieurement de prix qu'aux succès des jeunes artistes dont l'éducation lui était confiée au Conservatoire et auxquels il donnait ses leçons avec tout le soin et toute l'attention imaginables.

Hector Berlioz : Journal des Débats, 3 juillet 1836
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